Des scientifiques ont développé un matériau de construction vivant révolutionnaire, capable de piéger le dioxyde de carbone. Cette innovation, fruit de recherches à l’Université de Harvard et le MIT, promet de transformer notre approche de l’architecture en réduisant l’empreinte carbone des bâtiments tout en propageant la durabilité.
Un nouveau matériau de construction vivant qui capture le dioxyde de carbone
Les émissions de carbone des bâtiments
Les bâtiments représentent une part significative des émissions de carbone dans le monde, en particulier durant la production de matériaux comme le ciment. La fabrication traditionnelle du béton constitue l’une des principales sources de CO2 à l’échelle mondiale. L’idée de passer à des matériaux qui non seulement réduisent ces émissions, mais qui utilisent également le CO2 de manière bénéfique, pourrait avoir un impact considérable sur la lutte contre le changement climatique. On peut envisager un avenir où nos habitations et bureaux, en plus d’être esthétiques, contribuent à purifier l’air en capturant le dioxyde de carbone (CO2).
Une avancée scientifique
Une équipe de scientifiques de l’ETH Zurich a développé un matériau de construction exceptionnel qui n’est pas inerte. Il est en effet vivant et contribue activement à l’environnement. Ce matériau révolutionnaire est une forme de béton, mais avec une spécificité : il contient des bactéries vivantes. Ces dernières sont soigneusement sélectionnées pour leur capacité à transformer le CO2 de l’air en minéraux solides. Alors que le béton traditionnel libère du CO2 lors de sa production, ce matériau vivant en absorbe, réduisant ainsi les gaz à effet de serre présents dans notre atmosphère.
Le fonctionnement du matériau
À l’intérieur de ce matériau, des millions de bactéries s’activent. Ces micro-organismes sont nourris avec un mélange de nutriments, y compris du calcium. Lorsqu’elles se nourrissent, ces bactéries entrent en réaction avec le CO2 de l’air, produisant du carbonate de calcium solide. Ce processus est similaire à la formation des coquillages dans la nature. Au fil du temps, les bactéries renforcent le matériau tout en capturant davantage de CO2. Les scientifiques ont conçu ce matériau de manière à ce qu’il soit poreux, ce qui permet aux bactéries de vivre et de fonctionner tout en laissant passer l’air pour une absorption efficace du CO2.
Applications possibles
Ce nouveau matériau vivant pourrait être utilisé dans les murs, les sols ou même les structures extérieures. Imaginez une ville remplie de bâtiments qui absorbe discrètement du CO2 jour après jour, purifiant ainsi l’air pour tous. Les avantages ne s’arrêtent pas là, car la production de ce matériau vivant nécessite moins d’énergie que le béton traditionnel. De plus, le processus de fabrication est conçu pour être durable du début à la fin. Les bactéries ne nécessitent pas de soins complexes ; un peu de nourriture et les bonnes conditions suffisent pour leur épanouissement. En cas de fissures, le matériau peut même « se guérir » tout seul. Les bactéries à l’intérieur peuvent réparer de petites fentes en produisant plus de carbonate de calcium, tout comme notre peau guérit une coupure. Cela pourrait prolonger la durée de vie des bâtiments et réduire leur entretien.
Perspectives de recherche
L’équipe de recherche continue de perfectionner sa création. Ils souhaitent s’assurer que le matériau est suffisamment résistant pour un usage réel et déterminer les meilleures méthodes de production à grande échelle. Des questions se posent également quant au comportement des bactéries sur le long terme et dans différents climats. Malgré cela, les résultats préliminaires s’avèrent très prometteurs. Ce matériau de construction vivant pourrait offrir une solution gagnant-gagnant : contribuer à bâtir les villes de demain tout en nettoyant l’air aujourd’hui.
Pour plus d’informations sur cette innovation, vous pouvez consulter l’article de Nature.
Qu’est-ce que le matériau de construction vivant développé par l’ETH Zurich ?
Ce matériau de construction vivant est un type de béton qui contient des bactéries spécifiquement choisies pour transformer le dioxyde de carbone de l’air en minéraux solides. Contrairement au béton traditionnel, qui libère du CO2 lors de sa production, ce matériau absorbe le CO2, contribuant ainsi à la réduction des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Comment les bactéries aident-elles le matériau à capturer le CO2 ?
Les bactéries présentes dans le matériau sont nourries avec un mélange de nutriments, dont le calcium. En "mangeant", elles réagissent avec le CO2 pour produire du carbonate de calcium solide, ce qui renforce le matériau tout en emprisonnant davantage de dioxyde de carbone.
Quels sont les avantages de ce matériau par rapport au béton traditionnel ?
Ce matériau vivant consomme moins d’énergie lors de sa production et est conçu pour être durable. De plus, si une partie du matériau se casse, les bactéries peuvent "guérir" de petites fissures en produisant plus de carbonate de calcium, prolongeant ainsi la durée de vie et réduisant les besoins d’entretien.
Quelles sont les prochaines étapes pour ce projet de recherche ?
L’équipe de recherche continue de perfectionner le matériau pour garantir sa robustesse et explorer les meilleures méthodes de production à grande échelle. Ils examinent également le comportement des bactéries sur de longues périodes et dans différentes conditions climatiques, bien que les résultats préliminaires soient encourageants.